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Groupe Habitat et Personnes agées du centre Popincourt
26 mars 2013

"Les villes devront organiser des comités transversaux sur le vieillissement" -

GRAND AGE : 22/03/2013

"Les villes devront organiser des comités transversaux sur le vieillissement" - Pierre-Marie Chapon - gazette-sante-social.fr

Lors du Congrès régional des ingénieurs territoriaux, les 21 et 22 mars 2013 à Angers, Pierre-Marie Chapon, directeur de la recherche au sein de la société immobilière Icade, filiale de la Caisse des dépôts, a mis en évidence l'émergence de la prise en compte du vieillissement dans l'urbanisme, que ce soit dans la réflexion nationale et locale ou sur le terrain avec les premières réalisations.

Pourquoi se préoccupe-t-on soudainement d'adaptation de l'urbanisme au vieillissement ?
Aujourd'hui, 6 % du parc de logements est adapté aux personnes fragiles (1) : douches à l'italienne (extra-plates), barres de maintien, sols anti-dérapant dans les pièces d'eau, prises électriques à hauteur, balisage lumineux pour cheminement nocturne, volets électriques, amplificateurs de sonnerie, etc.

L'Agence nationale de l'habitat (Anah) indiquait en 2011 qu'il fallait adapter 2 millions de logements anciens pour un coût total de 24 milliards d'euros. Mais il y a aussi besoin de logements adaptés neufs, car cela peut coûter moins cher que certaines rénovations lourdes dans l'ancien. Adapter n'est pas superflu, quand 9 000 décès par an (2) et de très nombreuses hospitalisations sont dus aux chutes.

Comment a émergé la réflexion des institutions en la matière ?
La fédération nationale des agences d'urbanisme et la Fondation de France ont réfléchi à l'habitat adapté dans le cadre de la réalisation de la ZAC de Pulnoy à Essey-lès-Nancy au milieu des années 2000.
Le rapport "Vivre chez soi" d'Alain Franco de 2010 (à la demande de Nora Berra, alors secrétaire d'Etat chargée des Aînés) concluait à la nécessité de créer des logements adaptés aux personnes âgées, en instaurant des critères d'attribution et conditions de prêts spécifiques.

Mais pour Benoist Apparu, alors secrétaire d'Etat au logement et à l'urbanisme, le dossier n ‘est pas prioritaire.
Après les rapports "Habitat et vieillissement : vivre chez soi mais vivre parmi les autres" du Haut comité pour le logement des personnes défavorisées (octobre 2012) et "Vieillissement dans les villes" du Centre d'analyse stratégique (CAS) (auprès du Premier ministre) (janvier 2013), c'est le rapport "Adaptation de la société au vieillissement de sa population" de Luc Broussy qui transforme la réflexion en vue de la future loi sur l'autonomie.

En voici les idées phares : les documents d'urbanisme (PLU, PLH) prévoiraient des zones adaptées au vieillissement et un quota de 20 % de logements adaptés dans ces zones.
Serait instauré un diagnostic habitat - mobilité pour les 70-75 ans, permettant aux aînés d'évaluer l'adaptation de leur logement, à la manière des étiquettes énergie.

Sur le terrain, les collectivités oeuvrent-elles déjà ?
Rennes, "Ville amie des aînés" (3), a su associer ses élus, sa population (dont les personnes âgées) et ses urbanistes, pour réaliser une cartographie définissant des zones favorables aux aînés : zones où les transports en commun et commerces sont accessibles dans un rayon de 200 à 300 mètres.

Dans ces zones, on impose aux promoteurs et aux bailleurs sociaux 20 % de logements adaptés : c'est déjà une réalité dans toutes les nouvelles ZAC rennaises. Dans l'ancien, les aides à l'adaptation sont données en priorité aux logements en zones favorables.

Rennes entend également désormais mettre en cohérence zones favorables et transports en commun et, à travers ses orientations d'aménagement et de programmation, étudier cheminements, présence de bancs et lumière, circulations douces, en commençant par les zones favorables.

A noter aussi les premiers programmes neufs d'habitat partagé en accession : logements adaptés pour une personne âgée et un étudiant (entrées séparées mais cuisine commune), comme à Villeurbanne (Bi Home) inaugurés ce 22 mars.

Pour réussir, les villes devront organiser des comités transversaux (transports, urbanisme, espaces verts...) sur le vieillissement, rendre « conformes » leurs PDU, PADD, etc., anticiper les besoins futurs dans les Scot.

Comment faire en zones périurbaines et rurales ?
Le rapport du CAS a proposé que les subventions de l'Anah bénéficient de primes pour l'adaptation des logements dès lors qu'ils sont situés en zones favorables, ce qui implique de définir des centralités en zones périurbaines.

En milieu rural, la réflexion doit se situer au niveau intercommunal : on ne pourra pas faire des logements adaptés partout, le surcoût étant de l'ordre de 6 à 8 000 euros par logement.

(1) Enquête Share, 2006/07
(2) Haute autorité de santé, 2005
(3) Programme mondial créé en 2006 par l'OMS et auquel adhèrent une dizaine de villes françaises

F. Ville

http://www.gazette-sante-social.fr/actualite/actualite-generale-~Les-villes-devront-organiser-des-comites-transversaux-sur-le-vieillissement~-Pierre-Marie-Chapon-38010.html

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Commentaires
J
Prendre en compte la réalité des contraintes liées au vieillissement dans la construction de logement doit en effet s'imposer. Si réhabiliter coûte très cher c'est bien à la construction qu'il faut y penser mais il faut commencer la démarche de suite. Autrement nous serons confrontés aux même difficultés que la mise aux norme des accès pour les personnes handicapées. On reculera sans cesse les investissements faute de budget.
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